Poisson d’avril ! On y est. 1er avril, tradition. Il y a ceux qui n’y pensent pas, qui oublient les anniversaires ou se trompent de jour (et ceux-là pourraient bien avoir quelques surprises, demain ou avant, mais chuuut).
Il y a ceux qui sont bien au fait de la date, vigilants, alertes, prêts à parer toute tentative d’intrusion de trublions fantasques et hilares dans leur quotidien.
Il y a ceux qui ne font rien, mais qui espèrent en secret des surprises et des éclats de rire.
Et puis il y a ceux qui ne pensent qu’à ça. Depuis plusieurs jours parfois. Ils complotent en silence ou en riant sous cape, déjà ravis de ce qu’ils auront préparé. Ils sont seuls ou en bande organisée, on ne sait pas. On les surprend chuchotant, ou dissimulant précipitamment une feuille sur laquelle ils étaient penchés, dans le secret d’une soirée de mars. On fait semblant de ne pas voir, de ne pas comprendre. On n’entend pas cette conversation d’un petit déjeuner du 12 mars (oui, ils ont le sens de l’anticipation) où ils se sont attardés, imaginant quelle création spécifique ils pourraient dédier à l’enseignante préférée. On ne regarde pas leurs yeux brillants, leur exultation à peine cachée. Ils sont déjà là-bas, dans la surprise et le rire qu’ils susciteront chez leur victime. La tradition du 1er avril est ici toujours bienveillante.
On est habitué à ces mystères qui teintent chaque instant de vie quotidienne aux côtés de ceux-là. C’est ainsi avant Noël, avant les anniversaires. Parfois, c’est même grâce à eux qu’on se souvient d’une date qu’il n’est pas de bon ton d’oublier. C’étaient eux, déjà, qui, à dix ans, accrochaient au dos des insouciants les poissons méticuleusement préparés depuis plusieurs jours parfois. En grandissant, ils affinent leurs pièges, y font entrer la poésie. En ce jour inspirant, certains trouvent enfin une bonne raison de faire travailler leurs méninges (puissent-ils surfer sur cet élan dans leurs études !).
Dans un monde parfois très gris, « pressons-nous de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer« , faisait dire l’auteur à son personnage au XVIIIe siècle. Les comploteurs du 1er avril projettent leur lumière et leurs couleurs. Ils sont des libérateurs de bonheur, disséminant de joyeuses surprises, amoureux de la vie, des rires, de la légèreté arborée en rempart aux blessures. Ils ensoleillent les cœurs.
Et ils ont très bon goût pour les chocolats.
Je les ai reconnus – Le poisson, les fomentateurs d’éclats de rire… et les chocolats… il me semble même les avoir vus passer dans mon salon 😉…
Et l’un d’eux s’y est attardé…
Merci Circé 🙏🏻👏🏻😜
Ils sont partout…